Les Martyrs du Vercors (1985-1991)
Julien : chant/guitare
Frank S. : basse
Yaneck : batterie
Pierre : orgue
Frank R. : saxophone
Fondés en 1985 par Julien (guitare/chant) et Franck S. (basse) à Chaponost, un village près de Lyon. Au début, c’est la dirty-wave. Influences Bérurier Noir pour le son (disto + boite à rythme) mais paroles régressives et esprit le plus «mongol» possible. Julien prépare alors son fanzine «Grégory Gadget», inspiré de Pif Gadget et de l’affaire du petit Grégory. Il correspond régulièrement avec les très marrants Dan & The Destroys, Pierre et les Handicapés, Crade section. Ces groupes de la banlieue de Paris ne respectent rien et parodient sur leur label «Gogolmax Productions» des disques punk comme «Chaos en France» qui devient «Clakos en transe» ou «Concerto pour détraqués» qui devient «Corneto pour dégonflés» ! Tandis que Dan chante le trash Interville 86 ou Hordak n'a pas d'amis, Julien écrit Pinocchio, Le Vilain petit canard ou Babar, titres volontairement naïfs joués d’un air sérieux et déterminé.
Fin 1987, le groupe évolue avec l’arrivée d’un batteur fou (Yaneck), d’un organiste virtuose (Pierre) et d’un saxophoniste pêchu (Franck R.). Julien invente la gentille-wave en se démarquant du punk et rock lourds, tant musicalement (ska, Afric Simone…) que textuellement (influencé par le caf’conc’, Dranem, Georgius…). Une drôle de maladie, Le bal des souris, Gédéon ou Ramaya constituent un répertoire vraiment original, drôle et entraînant, les lignes de basse de Franck étant d’autre part redoutables (avec la puissance des Who et le groove de Boney M). Après plusieurs concerts en 1988 (dont le fameux à Reims), le groupe s’oriente fin 1989 vers le garage-rock, avec une puissance sonore surprenante. Compos en anglais comme Lochness monstery girl et reprises de Gloria (Them) ou du cultissime Send me a postcard des Shocking Blue (+ une très bonne version du Talking to your daddy des Combinaisons). Gros succès dans les bars lyonnais…
Eté 90, Julien part s’installer à Reims et quitte du même coup les Martyrs. Ils continueront quelques temps avec Pierre au chant (déjà interprète du fameux Mademoiselle libellule depuis le début), et épisodiquement une chanteuse. Il n’existe malheureusement pas d’album ou de démo assez aboutie pour rendre compte du potentiel énorme et des qualités jubilatoires de ces jeunes Martyrs de l'histoire du rock !
(LVT 2003)
Sur la photo, Les Combinaisons et Aldo Magic Band, devant la cathédrale de Reims (1988).